/!\ Attention cet article est TRES long ! Mais, je l’espère, intéressant… Bon courage 😉

Le parc national de Kakadu est le plus grand d’Australie (19 000 km²) et est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Souvent Darwin n’est qu’une escale avant d’aller à Kakadu (comme nous).
Le parc est dans une zone tropicale, qui a une saison sèche et une saison humide, il est géré conjointement par le gouvernement australien et les tribus aborigènes qui sont là depuis environ 50 000 ans.
Le parc abrite de nombreux animaux, dont des crocodiles et plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux. Il est également infesté de moustiques, ce qui est vachement moins cool !

Nous sommes arrivés au parc en début de soirée et nous avons prit un camping très sommaire (5$ chacun, avec seulement des toilettes sèches), dès que la nuit commence à tomber, les moustiques sortent par centaines. C’est assez insupportable, il y en a tellement qu’on croirait un essaim d’abeilles. L’odeur de notre pauvre petite bougie à la citronnelle ne les gênait absolument pas, nous étions obligés de mettre des vêtements longs malgré la chaleur pour éviter de se faire dévorer. Une fois le repas fini nous nous sommes précipités à l’intérieur du van, heureusement nous avons une moustiquaire à l’arrière du van donc nous pouvions ouvrir le coffre pour laisser la fraîcheur de la nuit rentrer.

Le parc organise des promenades (gratuites) avec des rangers, du coup le lendemain matin nous sommes allés assister à l’une d’elles qui se trouvait à proximité de là où nous campions.
La balade en soi n’avait rien d’extraordinaire, une simple balade dans le bush, mais avec Annie, la ranger c’était hyper intéressant !
Elle nous a apprit beaucoup de choses sur la flore du parc ainsi que sur les aborigènes qui vivent ici et tout ce qu’ils ont pu leur apprendre.

Par exemple avec les fleurs d’un certain arbre, en le frottant entre les mains avec de l’eau, on obtient une mousse savonneuse. Si on jette ces fleurs dans l’eau, cela enlève l’oxygène de l’eau et les poissons remontent à la surface comme s’ils étaient saouls, ainsi il est facile de les pêcher.

Nous avons croisé un arbre dont les fruits sont des « wild mangoes », ces fruits sont apparemment très bon, riches en nutriments, ils sont également antioxydant et un conservateur naturel. Du coup les grosses industries sont intéressées pour le cultiver et en produire en grande quantité sauf que pour le moment ils n’ont pas réussi. Cet arbre fait partie d’un écosystème complexe et il ne peux pousser que dans la nature !

L’Australie est un pays très différent de nos pays européens et comme disait la ranger, pour nous, le feu est signe de catastrophe, il va brûler les arbres, la nature. Ici c’est totalement différent, la terre a besoin du feu. Ainsi dans le parc, avec les conseils des aborigènes, il y a des feux contrôlés pour régénérer la terre. Les aborigènes ont fait ça de tout temps ; sans le feu, la terre devient mauvaise, plus rien ne pousse. Il faut que ça brûle au moins tous les cinq ans. Et c’est vraiment impressionnant, nous étions sur un chemin, et la ranger nous a montré un côté qui n’avait pas été brûlé depuis longtemps, c’était tout sec, l’herbe était jaune, etc., l’autre côté avait été brûlé seulement quelques mois plus tôt et déjà l’herbe avait repoussée et était bien verte ! On voyait vraiment la différence et on a bien comprit l’utilité de ces feux.

Certains arbres ne peuvent pas pousser trop haut car ils sont remplis de termites, du coup ils risqueraient de s’effondrer. Cependant sans ces mêmes termites, les arbres ne pourraient pas pousser du tout, car ces insectes leur sont vitales.

Nous avons croisé un nid de fourmis dans la feuille d’un arbre, quand la ranger tapotait dessus, toutes les fourmis sortaient pour voir ce qu’il se passait. Ces fourmis piquent (je pense qu’on s’était fait piqué les pieds par des fourmis de la même espèce à Darwin lol), le piqûre est un peu douloureuse mais ça va. Par contre ça devient insupportable s’il y en a plusieurs qui piquent en même temps et qu’elles piquent à des endroits sensibles comme la gorge.

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Les aborigènes utilisent ces fourmis comme rite d’initiation, les jeunes garçons doivent s’asseoir sur un nid de fourmis et les laisser les piquer sans broncher jusqu’à ce qu’un adulte dise que c’est bon ils peuvent bouger. A partir de là ils deviennent des hommes, et s’ils ne résistent pas assez longtemps, ils se font battre par l’adulte.
Ce qui est étonnant c’est que la piqûre de ces fourmis a un goût citronné, certaines personnes du groupe avec nous en ont fait l’expérience : la ranger posait une fourmi sur leur langue, celle ci les piquait et ils sentaient le goût du citron. Les aborigènes utilisent ces fourmis et leur nid pour faire des limonades x) Mais ces nids, correctement utilisés (bouillis dans de l’eau entre autres choses… j’en sais pas plus, il faut demander aux aborigènes ^^), quand ils contiennent des œufs sont également un puissant remède contre la toux, comme a pu l’expérimenter un ami de notre guide.

La ranger nous a montré comment les femmes aborigènes utilisent les longues feuilles d’une plante pour les tresser afin d’en faire un panier. Elles utilisent des colorants naturels pour colorer ces sacs. Ces paniers et sacs se vendent assez chers, dans les 200$, mais quand on voit le travail et le temps passé, on comprend ! Apparemment ces sacs sont très résistants et durent une vingtaine d’années.

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Les aborigènes ont une culture totalement différente de la nôtre et nous n’avons pas la même façon de penser. Un exemple qu’elle nous a donné est que quand les premiers colons sont arrivés, ils échangeaient ces fameux sacs contre un paquet de tabac aux femmes aborigènes puis, les revendaient une fortune aux musées du monde entier. Ils les arnaquaient ! Sauf que du point de vue des aborigènes, c’étaient elles qui les arnaquaient. Elles leur donnaient des sacs de mauvaise qualité qui ne pouvaient servir à rien et qui ne valaient rien selon elles. Mais elles gagnaient quand même un paquet de tabac 😉

Pendant la balade on a également mangé les pétales d’une fleur… Mais ça n’avait pas trop de goût.

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La promenade finie nous faisons un tour au centre des visiteurs où il y a quelques expos sur la faune et la flore du parc. Puis nous partons vers Ubirr, l’un des endroits les plus populaires du parc et accessibles à tous (car malheureusement certains endroits ne sont accessibles qu’en 4×4…). Sur la route le paysage est déjà très beau.

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Nous partons pour une petite randonnée où l’on peut voir des peintures rupestres datant de plusieurs milliers d’années pour certaines.

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Parfois il y a des dessins qui en recouvrent d’autres car pour les aborigènes c’est l’acte de peindre qui est important et pas le dessin en lui-même. De plus, certains dessins sont impossibles à comprendre si l’on n’était pas là au moment où ils ont été effectués.

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Après cela nous escaladons une petite colline de cailloux et là nous arrivons sur la plus belle vue de Kakadu qui nous a laissé sans voix ! Une magnifique vue sur la plaine, qui était hyper verte, ce qui était bizarre car presque partout tout était jaune et sec, de beaux rochers et des billabongs… Bref c’était trop beau ! En photo on se rend moins compte de la beauté et l’immensité de la plaine. Il est conseillé d’aller voir la vue au coucher du soleil mais nous y sommes allées dans l’après-midi et nous avons bien fait car je crois qu’après il y avait trop de monde pour le coucher de soleil. Au moins on était tranquille 🙂

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Ensuite nous sommes allés voir le dessin du serpent arc-en-ciel, dont ils parlaient dans les guides. Bon ce dessin n’avait rien de spécial x) Mais c’est assez célèbre car le serpent arc-en-ciel, qui est l’un des dieux de la « création », se retrouve dans pratiquement toutes les cultures aborigènes du pays.
Les aborigènes ne laissent jamais leurs jeunes enfants pleurer, ils vont toujours les réconforter, cela fait partie de leur culture et cela est lié à ce serpent géant qui n’aime pas entendre les enfants pleurer… Sous peine de venir le dévorer ainsi qu’une partie de la tribu !

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Le soir nous sommes allés dans un autre camping avec seulement des toilettes (sèches), après une petite douche grâce à notre douche solaire, nous préparons à manger et ce soir nous pouvons mangez dehors sans trop nous faire attaquer par les moustiques, grâce à un couple de retraités qui nous a donné un espèce d’encens qui fait fuir les moustiques. Ca marche plutôt bien !

Le lendemain nous allons à Nourlangie (ou Burrunggui, son nom aborigène), où nous voyons d’autres peintures rupestres. A certaines heures de la matinée un ranger vient donner des informations à certains sites. Nous assistons à l’un d’eux, et nous retrouvons Annie, la ranger de la veille.
Nous sommes dans une espèce de caverne, un refuge pour les aborigènes, à l’abri du soleil, du vent et de la pluie. Ici il fait très frais, ça fait du bien, on comprend pourquoi les aborigènes des environs venaient ici !
La ranger nous explique diverses choses sur le parc et les peuples aborigènes, elle nous montre des objets, comme une flèche, des pierres polies qui servaient à écraser la nourriture, les plantes…

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Il y a 50 000 ans les aborigènes étaient plutôt avancés par rapport à l’homme préhistorique européen , par exemple ils utilisaient des outils plus élaborés. Mais les aborigènes n’ont jamais évolué comme l’homme blanc l’a fait, car pour eux le plus important est la tradition, la transmission du savoir.

Comme je l’ai dit plus haut ils ont une culture très différente de la nôtre, nous voyons le temps comme une chose linéaire, ce qui n’est pas leur cas. Pour eux le présent, le passé et le futur sont étroitement liés. C’est ce qu’on en a compris, mais c’est difficile de bien saisir cette culture qui n’a rien à voir avec la nôtre et qui n’est pas vraiment mise en valeur en Australie. Nous sommes donc contents d’en avoir plus apprit à Kakadu grâce à cette ranger qui était très impliquée et passionnée par la culture aborigène.

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A côté du site de Nourlangie il y a un billabong (trou d’eau laissé par les rivières une fois asséchées) que nous sommes allés voir. C’était super joli il y avait plein d’oiseaux. Mais on ne s’est pas trop approché de l’eau car les crocodiles peuvent y élire domicile.

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Ensuite nous sommes allés au Mirrai Lookout, pour y accéder il faut monter une petite colline sur environ 1 km. C’était assez épuisant car c’était assez raide, avec des cailloux et surtout il faisait trop chaud ! Malins comme on est on a fait ça quand il était environ 13h donc quand la chaleur est vraiment étouffante !
En haut on a une vue à 360° sur les environs, c’était sympa mais on était un peu déçus, après ces efforts on s’attendait à mieux x)

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Après cela nous avons fait un petit tour à Yellow Water mais nous n’y sommes pas restés longtemps, c’est d’ici que partent les bateaux qui proposent des petites croisières sur la rivière.

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